Le logo bleu profond et les trois lettres – A.C.T. – sont devenus une balise. Pour beaucoup de mélomanes, ACT Music incarne ce souffle européen, impertinent et contrasté, porté haut depuis ses débuts au creux des années 90. Né à Munich en 1992 sous l’impulsion de Siggi Loch, l’ex-directeur de Warner en Allemagne, le label n’a eu de cesse de défier homogénéité et frilosité éditoriale. On est alors dans une époque où la scène jazz européenne cherche à se démarquer, souvent dans l’ombre du modèle américain.
Quand la première signature maison, Viktoria Tolstoy, étonne avec son disque éponyme et ses accents scandinaves, elle trace déjà la ligne ACT : cosmopolite et sans œillères. Loch, collectionneur compulsif et détecteur de talents, n’a jamais cherché à singer New York ou Chicago : il capte l’éclat brut du continent, l’énergie nerveuse de Berlin, l’onirisme suédois, la fougue tchèque, l’exubérance espagnole ou portugaise… Dès ses premières années, ACT publie les Esbjörn Svensson Trio, Nils Landgren, Nguyên Lê, Ulf Wakenius ou Lars Danielsson, bâtissant en peu de temps un socle qui pèse aujourd’hui plus de 500 références (ACT Music).