Shabazz Palaces : l’avant-garde hip-hop qui repousse les murs
En 2011, Sub Pop signe Shabazz Palaces, projet du rappeur Ishmael Butler (ex-Digable Planets). Un choix marquant : Shabazz Palaces claque la porte des formats. Leur musique transcende le hip-hop pour se nourrir d’improvisation, de rythmiques syncopées, de textures évoquant le jazz spirituel et le free. L’album Black Up (2011) est acclamé par la critique (notamment Pitchfork et The Guardian), salué pour sa densité expérimentale et son refus des conventions.
- Techniques de sampling héritées du jazz “cut up”.
- Structure des morceaux éclatée, place belle à l’impro, comme dans « Are You… Can You… Were You? ».
- Collaborations multiples avec Tendai Maraire et des musiciens de la scène jazz de Seattle.
L’influence jazz coule sous la surface : Ishmael Butler n’a jamais caché son amour pour Sun Ra, Albert Ayler ou Ornette Coleman (source : Pitchfork).
The Helio Sequence, Luluc et la douceur alternative
Le duo The Helio Sequence et les australiens Luluc proposent une indie-pop introspective, mais n’hésitent pas à glisser des harmonies vocales et progressions d’accords héritées du jazz vocal ou modal. Cela tient plus du parfum subtil que de la grande éclaboussure, mais l’esprit jazz – dans la liberté de forme, la place accordée à la nuance – est là.
Jazz et indie-pop : la parenthèse noire de Sarah Mary Chadwick
Encore plus troublant : certains artistes signés chez Sub Pop (ou sur Hardly Art, son sous-label) comme Sarah Mary Chadwick n’hésitent pas à inviter des musiciens de jazz sur leurs albums, brouillant la frontière entre confession intime et langages impliqués.