Le vinyle, c’est l’obsession du toucher, du poids, de la pochette à déployer comme un tableau. Depuis la fin des années 2000, il a ressuscité dans les bacs, porté par une génération assoiffée de concrétude. Les chiffres ne mentent pas : en 2023, les ventes de vinyles ont dépassé pour la première fois depuis 1987 celles des CD aux États-Unis (RIAA). En France, le vinyle représentait 45% des ventes physiques en 2022 selon le SNEP, alors même que sa fabrication reste lente, coûteuse, artisanale.
Pour les labels indépendants, il n’est pas question « d’effet mode » seulement. Dans les studios, c’est souvent le sound engineer qui souffle le mot « pressage », conscient que le vinyle révèle une chaleur unique, une dynamique respectueuse des instruments acoustiques. Le label anglais International Anthem, qui a propulsé Makaya McCraven ou Irreversible Entanglements, fait systématiquement le choix de la galette noire, puisant dans cette esthétique brute et vivante pour prolonger l’esprit DIY du jazz.
- Sensation d’authenticité et d’expérience immersive
- Objet de collection avec un artwork généreux, voire sérigraphié
- Ponctue la sortie d’album d’un événement physique (release party, dédicaces…)
- Donne une visibilité dans les bacs des disquaires indépendants (indispensable circuit parallèle au tout-digital)
Le vinyle n’est plus un caprice de mélomane, il est devenu l’étendard d’une résistance à l’uniformisation, un outil de visibilité pour les musiciens qui ont choisi le risque, le grain, la fragilité.