Herbie Hancock n’a jamais cessé d’explorer, curieux des avancées technologiques de son époque. Dès la fin des années 1960, il contribue à populariser l’utilisation des claviers électriques dans le jazz. Il devient l’un des premiers musiciens à exploiter les synthétiseurs, notamment l’ARP Odyssey ou le Minimoog, des outils qui permettent d’ajouter de nouvelles textures à ses compositions.
Nombre de ses morceaux portent aussi la marque de sa fascination pour les innovations studio. Par exemple, il travaille fréquemment avec des ingénieurs du son de renom comme Dave Rubinson. Ensemble, ils expérimentent des techniques d'enregistrement novatrices, superposant des couches de sons pour donner une profondeur supplémentaire à ses compositions funk et jazz.
Quand le jazz devient social
À travers sa musique, Herbie ne s’est pas seulement contenté d’expérimenter des sons. Il a aussi voulu connecter les gens. Son choix de mixer le jazz avec des éléments funky n’était pas anodin. Dans les années 70, le funk était bien plus qu’un style musical : c’était une culture, une revendication, un moyen d’unir les communautés afro-américaines autour d’un sentiment collectif d’affirmation et de célébration.
Hancock a su capter l’énergie de cette époque pour en tirer une musique accessible et universelle, à la fois cérébrale et physique. C'est là que réside son génie : il n’a jamais considéré la fusion comme une simple alchimie sonore. C’était aussi une fusion humaine.