Comment mesurer l’impact de quelqu’un qui a composé plus de 3000 pièces et enregistré plus de 200 albums ? Que l’on parle de ses bandes originales pour Jim Jarmusch ou de ses expérimentations bruitistes avec Naked City, Zorn a touché à tout, et surtout là où on ne l’attend pas.
Dans Naked City, son groupe phare fondé dans les années 1980, il mélange des éléments antagonistes : jazz, grindcore, surf rock et classicisme éclaté en une mosaïque sonore qui évoque aussi bien les films de série B que la scène punk nihiliste. Écouter Naked City est comme regarder la ville de New York sous stroboscope : brutal, rapide, sans répit. Cette effusion d'énergies a influencé des générations d’artistes qui, après lui, ont osé l’improbable mariage des styles.
Mais Zorn n’est pas seulement un provocateur sonore. Il est aussi un créateur de contextes, un bâtisseur d’environnements où les autres artistes peuvent s’exprimer et expérimenter sans contrainte. À travers ses nombreuses collaborations, il a influencé des musiciens bien au-delà du cadre du jazz, redéfinissant ce à quoi la musique hybride pouvait ressembler au XXIe siècle.