Contre toute attente, le jazz, à nouveau, mute. Aux États-Unis, c’est le renouveau du “young lions movement” : Wynton Marsalis, Joshua Redman, Roy Hargrove défendent un jazz encravaté, fidèle à la tradition acoustique, recalant toute influence pop.
Mais ailleurs la donne change. En Europe, labels comme ECM (fondé par Manfred Eicher en 1969) ouvrent des voies minimalistes et contemplatives. En Grande-Bretagne, l’acid jazz, porté par Jamiroquai et Incognito, fait danser les boîtes de nuit.
La révolution électronique des années 1990 ne tarde pas à séduire aussi le jazz : Erik Truffaz, Bugge Wesseltoft, ou Nils Petter Molvaer inventent un nu-jazz aérien, où les nappes électroniques floutent la frontière entre improvisations et productions studio.
Et c’est l’époque qui voit éclore, dans l’ombre, les voix de musiciens femmes et des artistes LGBTQ+, longtemps invisibilisés dans une scène historiquement masculine. Selon une enquête de JazzTimes (2019), plus d’un tiers des nouveaux projets jazz signés étaient menés par des musiciennes ou des collectifs mixtes – un tournant historique.
- Plus de 0,7 million d’albums de jazz vendus chaque année en France entre 1999 et 2002 (source : SNEP), preuve d’un public fidèle malgré la concurrence des musiques populaires.
- Des festivals majeurs s’imposent : North Sea Jazz Festival, Jazz à Vienne, Montreux, créant un véritable réseau international.